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TCA & trauma d'enfance


Une étude épidémiologique NESARC-III (National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions, wave 3) a démontré que l’existence de traumatismes dans l’enfance est un facteur de risque de survenue de TCA à l’âge adulte. Jusque là, les traumatismes dans l’enfance étaient certes considérés comme des facteurs de risque générant des troubles de l’humeur, des troubles anxieux, des troubles de stress post-traumatique, des troubles liés à l’usage de substance et de troubles de la personnalité, mais leurs liens avec les troubles des conduites alimentaires (=TCA) étaient bien moins documentés.


Les 3 troubles du comportement alimentaires reconnus par la littérature scientifique internationale sont :

-l’anorexie mentale (i.e., restriction alimentaire liée à une peur intense de prendre du poids et une préoccupation excessive pour l’apparence corporelle)

- la boulimie nerveuse (i.e., survenue régulière de crises de boulimie, c’est-à-dire des prises alimentaires importantes avec un sentiment de perte de contrôle pendant la crise, avec des comportements compensateurs pour le poids tels que vomissements, laxatifs, … qui expliquent l’absence de prise de poids)

-l’hyperphagie boulimique (i.e., survenue régulière de crises de boulimie, c’est-à-dire des prises alimentaires importantes avec un sentiment de perte de contrôle pendant la crise, mais sans comportements compensateurs pour le poids tels que vomissements, laxatifs, …).


Les résultats de l’étude démontrent que l’existence de traumatismes dans l’enfance et/ou l’adolescence (avant l’âge de 18 ans) tels que abus physiques sévère, abus sexuels, abus émotionnels, négligences physiques, négligences émotionnelles, exposition à des violences conjugales génèrent une prévalence plus importante de TCA à l’âge adulte.


Cette étude nous incite à avoir en tête que l’existence de traumatismes dans l’enfance est un facteur de risque de survenue de TCA à l’âge adulte, et incite à mieux repérer cette dimension clinique dans la prise en charge des patients souffrant de TCA.


Elle prouve que la dimension émotionnelle et comportementale doit absolument être intégrée dans une prise en charge nutritionnelle efficace, les recommandations diététiques étant très largement insuffisantes dans une prise en charge de TCA et d’une façon plus large, dans tous les phénomènes de compulsion alimentaire.


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